Article d'encyclopédie Éther Scott Walter Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences, sous la direction de Dominique Lecourt, Paris : Presses Universitaires de France, 1999, 381-384. Les éthers qu'on rencontre dans l'histoire de la physique sont des substances subtiles distinctes de la matière, servant à fournir ou à transmettre des effets entre les corps. L'air, par exemple, transmet des ondes sonores mais n'est pas un éther, parce qu'il n'est pas subtil. Les particules de lumière, quant à elles, sont subtiles mais ne constituent pas un milieu de transmission. Opticks (1717) concernait aussi bien la gravitation que l'optique ; il était distinct de la matière ordinaire soumise aux principes énoncés auparavant « sans hypothèses » dans les Principia Mathematica (1687), parce qu'il influençait la matière d'une façon active, alors qu'elle était ordinairement passive, et soumise à l'action à distance de la force attractive de la gravitation. L'éther d'ailleurs a été associé au concept de Dieu par les scolastiques, grâce à des attributs tels que l'omniprésence et l'omnipotence. Le rôle actif de l'éther signifiait chez Newton l'intervention de Dieu sur le monde naturel, et les savants seront nombreux à reprendre cette interprétation dans les siècles à venir. La notion d'éther actif n'a pas connu de développement par les newtoniens avant 1740, date à laquelle il s'est un peu confondu avec le concept du `feu' de Hermann Boerhaave (1668-1738). Le feu de Boerhaave était une substance impondérable pénétrant l'espace et tous les corps, dont le pouvoir répulsif agissait en même temps que le pouvoir attractif de la matière ordinaire. | |
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